La 17ème édition du Main Square aura lieu les 30 juin, 1 et 2 juillet prochains. C’est l’un des festivals les plus attendus dans la région. Cette année encore, il nous propose une belle line-up, avec de nombreux artistes francophones et internationaux connus du grand public : Damso, Aya Nakamura, David Guetta, Macklemore, Maroon 5… Mais il promeut également des artistes locaux. Moins habitués des zéniths, ils ne sont pas pour autant moins talentueux. 

Depuis 2010, les festivaliers se donnent rendez-vous à la Citadelle d’Arras. Avant, les festivités se déroulaient sur la Grand’Place de la ville, d’où le nom “Main Square”. Ainsi, plus de 150.000 personnes se sont rendues au festival arrageois l’année passée. Cette année encore, ils promettent d’être nombreux à venir écouter la cinquantaine d’artistes programmés. Si la plupart des tickets sont déjà sold-out, il reste néanmoins quelques places VIP à la vente.

Le Main Square est un festival polyvalent, à la croisée des chemins entre rap, électro et rock. Le public peut y faire plus d’une découverte, notamment parmi les étoiles montantes de la région. Les artistes made in Hauts-de-France que nous vous présenterons ici se produiront sur la scène Le Bastion les 30 juin et 1er juillet prochains.

Alvin Chris, jeune rappeur amiénois

Premier focus rap : Alvin Chris. Jeune artiste originaire d’Amiens, ce chanteur commence à se faire un nom. Pas inconnu de la scène rap, ce jeune Amiénois connaît son premier coup de projecteur à la suite d’une victoire au tremplin Radar, un propulseur de talent en matière de musique urbaine. C’est l’une des premières étapes qui lui permet de se faire connaître dans le milieu. Son tube Coucou c’est encore moi dépasse le million de stream. Dans ce son, il n’hésite pas à rappeler que la musique est un besoin vital pour lui “Moi je rappe comme je respire”.  En 2022 il sort son premier album Après vous, composé de huit titres. Pendant vingt-quatre minutes, l’artiste nous plonge dans un univers mélangeant rap, R&B et funk. Alvin Chris, c’est un artiste qui ose aller au-delà des barrières entre les genres musicaux, il rend floues les frontières entre rap, pop, musiques traditionnelles africaines…

Le jeune performeur s’inspire de plusieurs artistes. En écoutant ses compositions, on peut parfois penser à MC Solaar ou Doc Gynéco. La future star du rap le dit, à l’image de ses productions musicales, Alvin Chris trouve ses inspirations partout. C’est Matthieu Chedid, alias M, qui l’a poussé à faire ses premiers pas dans la musique en l’initiant à la guitare. Sur son Twitter, il n’hésite pas à parler de ses goûts musicaux, il tweet : “la plume d’Orelsan c’est quelque chose quand même”. Belle rencontre en perspective, car Orelsan se trouve également à l’affiche du Main Square. Qui sait, peut-être aurons-nous la chance d’un jour entendre une collaboration entre le casseur flowter et le jeune artiste amiénois.

Ravage Club, le groupe de rock boulonnais

Ravage Club c’est la rencontre de Vinz Lio, et Claudia Crèvecoeur deux artistes originaires de Boulogne-sur-Mer auquel s’ajoutent sur scène Hughes Rive et Vincent Hernault. Ce sont des voix enragées accompagnées de guitares saturées tout aussi hurlantes, qui brûlent les oreilles. Ça fait du bruit, ça déchire, ça en met plein les yeux et ça donne la rage.

Après un passage mouvementé à Rock en Seine à l’été 2022 qui a su emballer la foule et déchaîner les amoureux de punk, le groupe revient en décembre dernier avec son premier EP C’est l’enfer. C’est pendant le confinement que ce projet électrisant, mêlant des textes poétiques à des sonorités explosives, est né. Percutant, déroutant et assourdissant, les cinq titres qui composent l’EP rappellent des groupes de la scène punk tels que the Clash, Libertines ou Nirvana. Pourtant, dans l’EP, le groupe démontre sa rage singulière. Le premier morceau “Hey Baby” nous fait rentrer dans l’univers déjanté du groupe, puis la dynamique s’accélère. Dans Ici et Maintenant, le groupe qui compose en français s’accorde un refrain en anglais. Dans le morceau suivant, la chanteuse gueule vouloir danser avec Iggy Pop, le leader du groupe des Stooges. Le titre éponyme C’est l’enfer surprend en mêlant une sorte de rap à une voix déchaînée, alliée à des guitares et batteries frénétiques. Mais c’est avec son dernier morceau que le groupe réinvente les codes du genre. Et pour cause, avec sa reprise française de Cherry Bomb, Ravage Club redonne une jeunesse au titre à succès du groupe punk féminin des années 70 : the Runaways.

En quatorze minutes seulement, le groupe arrive à se distinguer par son style, mêlant des sonorités punk à des rythmes de musique indépendante. Il s’impose ainsi sur la scène rock française. En avril, le groupe a d’ailleurs dévoilé un morceau inédit de leur deuxième EP Ça m’électrise. Faisant écho à deux états opposés l’exaltation et la douleur, le titre démontre l’audace d’un groupe qui sait se réinventer. Si les débuts étaient électriques, la suite le sera tout autant.

Le groupe jouera cet été au Main square le 30 juin, de quoi faire trembler toute la région. Ravage Club, c’est de la musique turbulente qui fait bouger et qui décoiffe, parfait pour un festival.

Dear Deer, de l’électro-rock made in Lille

Après le rap et le rock, place à l’électro-rock, preuve s’il en faut que le Main Square sait naviguer entre les genres. Dear Deer, c’est un duo envoutant né dans la capitale des Flandres. Il résonnera sur la scène du Bastion le 1er juillet prochain. Le live, tel qu’ils l’offriront sur la scène du Main Square, c’est leur terrain de jeu de prédilection. Pendant le confinement, ils en avaient d’ailleurs concocté quatre fait maison : We can play in a living room, We can play in a kitchen too, We can play in a dining room et We can play in a bathroom too.

Le duo, en couple sur la scène comme dans la vie, se compose de Federico et Sabatel. Deux artistes en symbiose donc, dont les voix, la basse, la guitare et l’électronique se rencontrent en un fracas délicieux. Des influences post punk, post disco et new wave alimentent le tout pour un rendu sonore des plus étonnants. Le groupe en est à son troisième opus : Après Oh my en 2016 et Chew-Chew en 2018, il a sorti Collect and Reject en mars 2022. Inclassable, leur musique sait se réinventer, et s’écoute de manière inlassable. De l’anglais au français, leurs voix se mêlent. Du grinçant au dansant, les onze titres de leur dernier album sont agréablement déroutants pour les tympans. Une version club de Love like Capitalists vient conclure le tout, comme une dernière invitation à la danse.